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La décision est tombée mardi, au lendemain de la recommandation du parquet de Mendoza. Hugo Auradou et Oscar Jegou, les deux rugbymans du XV de France accusés de viol en Argentine, où ils se trouvent depuis près de deux mois, sont autorisés à quitter le territoire argentin « à partir de maintenant », a annoncé la justice provinciale de Mendoza (ouest), mardi 3 septembre. Ils restent poursuivis par la justice argentine dans ce dossier.
L’accusation ne s’est pas opposée à la recommandation émise lundi par le parquet de Mendoza, a fait savoir le tribunal dans un communiqué. « Ils peuvent s’en aller », a confirmé à l’Agence France-Presse Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale, alors que restait encore à définir, lors de l’audience de mardi, si était requise une extension des expertises psychologiques déjà réalisées, extension que sollicitent les avocats de la plaignante.
Le parquet de Mendoza s’était prononcé la veille en faveur de l’autorisation de sortie du pays des deux joueurs « pour qu’ils puissent voyager en France ». L’accord de principe donné par le parquet est « assorti de règles », a rappelé M. Ahumada : « Par exemple, ils doivent se présenter s’ils sont convoqués au consulat d’Argentine en France, doivent établir une adresse réelle et virtuelle, et doivent se présenter à Mendoza [ville située à 1 000 kilomètres de Buenos Aires] si cela leur est demandé. »
Oscar Jegou et Hugo Auradou, 21 ans tous les deux, sont inculpés de viol aggravé car en réunion, dans la nuit du 6 au 7 juillet sur une femme argentine de 39 ans, dans une chambre d’hôtel de Mendoza – à 1 000 kilomètres de la capitale, Buenos Aires –, où le XV de France venait de disputer un test-match contre l’Argentine.
La victime présumée, qui avait rencontré les joueurs en boîte de nuit et avait suivi l’un d’eux à l’hôtel, dit avoir subi des viols et des violences dans leur chambre. Les inculpés reconnaissent une relation sexuelle, mais affirment qu’elle était consentie et nient toute violence. Les deux joueurs du XV de France avaient été écroués après leur arrestation le 8 juillet 2024, puis placés en résidence surveillée le 17 août à Mendoza.
Considérant que les « éléments suffisants n’ont pas été réunis » pour justifier le maintien en résidence surveillée des rugbymen français, le parquet de la province de Mendoza avait décidé de les remettre en liberté, lundi 12 août, tout en les plaçant sous contrôle judiciaire, les obligeant à rester Argentine tant que l’instruction se poursuit. Les deux joueurs ont récupéré leur passeport et ont quitté Mendoza pour Buenos Aires. Vendredi, leurs avocats avaient demandé à la justice de lever l’interdiction qui leur était faite de quitter le pays.
Les avocats de la plaignante avaient déposé, lundi, une demande de récusation des procureurs chargés de l’enquête pour, selon eux, « violence mentale et manque d’objectivité ». Listant une série de griefs et manquements dans l’enquête, ils ont accusé les magistrats d’avoir « jugé au lieu d’enquêter ».
A l’issue d’une audience ad hoc lundi, le ministère public de Mendoza a débouté la demande de récusation, arguant dans un communiqué que « l’hypothèse alléguée, c’est-à-dire la perte d’objectivité des magistrats impliqués, n’a pas été prouvée » par les requérants.
L’avocat français des joueurs, Antoine Vey, avait dénoncé la demande de récusation, selon lui « une énième manœuvre dilatoire, [qui] ne change en rien la phase du dossier », ni « les éléments de fond ».
Les avocats des deux joueurs ont déposé la semaine dernière une demande de non-lieu, pour laquelle une date d’audience n’a pas encore été fixée.
Le Monde avec AFP
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